Cératosaurus et compagnie

Ah ! Voici donc la forêt. Un grand et vaste espace couvert d'arbres de douze mètres de haut. Il faut toujours se méfier d'où on pose la patte, car les marécages et les lacs boueux plus profonds qu'on ne le pense sont fréquents.

A par ça, c'est un bon terrain de chasse, avec ses avantages et ses défauts. Le prédateur pouvait se cacher pour ne pas que la proie ne le voie. Les plus habiles en terrain forestier sont sans doute les dromaeosaures, car leur petite taille leur permet de courir plus vite entre les arbres que leur proie plus grosse.

Une bande de Vélociraptors était en train d'épier un paisible Iguanodon qui broutait, les pattes dans le marécage. Le leader de la meute bondit en avant, et presque en même temps, ses compagnons le suivirent, crocs découverts. L'Iguanodon chercha une issue pour fuir, mes les arbres l'entouraient. Il avait à peine commencé à courir que le premier des prédateurs lui atterrit sur le dos en lui lacérant la peau de ses énormes griffes.

La proie tomba dans la boue. Les vélociraptors se mirent à la dépecer, mais un grondement les en retint. Ils levèrent la tête. Némésis, la Cératosaure, fit son apparition. Elle secoua la gueule et rugit pour faire partir les petits carnivores. Mais ceux-ci ne voulaient pas céder leur prise aussi vite. L'un d'entre eux bondit sur la féroce bête, qui en un coup bien placé de museau, l'envoya dans le marais. Cette démonstration de force aurait pu leur faire peur, mais les vélociraptors s'avancèrent vers elle, menaçant.

Ils était cinq à présent. Quatre de trop, peut-être. Némésis recula, intimidée...

Il fut un temps où les cératosaures étaient au sommet de la chaine alimentaire. Ils pouvaient marcher sans se préoccuper de couvrir le bruit de leurs pas quand il ne chassait pas, de leur taille ils dominaient tous les prédateurs. Enfin, ça malheureusement, c’était avant. Aujourd’hui Hadès n’était qu’un chasseur moyen qui comptait plus sur la chance qu’autre chose pour avoir de quoi manger en fin de journée, quand il en avait vraiment, il tombait sur une belle carcasse, une proie déjà morte, voyez cela comme un buffet gratuit.

Aujourd’hui la chance n’était pas au rendez-vous. Il avait passé la moitié de la journée embusqué près d’un point d’eau, mais ce n’était qu’un petit trou perdu au milieu de nul part et de surcroît, l’odeur de sang, témoin de ses derniers repas, qu’il trainait avec lui, ne servait qu’à faire fuir les rares petits animaux qui s’aventurer dans le coin et à attirer de plus gros prédateurs. Alors il prit la décision de s’aventurer dans les bois en quête d’animaux mort à moitié décomposé que personne ne veut regarder, histoire de calmer la fin du moins jusqu’au lendemain.

Il dû marcher longtemps avant de tomber sur quelque chose digne d’intérêt. Ce n’était pas une carcasse ou une petite proie facile comme il l’espérait mais un bruit d’attaque. En temps normal le cératosaur aurait évité de suivre les bruits mais là Hadès avait assez faim pour risquer une blessure et puis qui sait, il avait peut être là une occasion en or qui ne se représentera plus jamais. Il se laissa donc guider par son instinct, il avait opté pour un tout ou rien.

Plus il se rapprochait plus les choses devenaient intéressantes. Le carnivore faisait tout pour maîtriser ses gestes, à chaque pas il regardait le sol pour s’assurer que le terrain était dégagé, puis il tournait la tête une fois à droite et une fois à gauche. Il analysait l’espace, il s’occupait de tous les détailles, de la grosses pierre au petit tronc d’arbre mort. Il le faisait au cas où il avait à battre en retraite car pour l’heure il ne savait toujours pas sur quoi il allait tomber.

Au fil des pas il distingua clairement l’odeur forte du sang, une odeur si forte qu’elle allait certainement attirer d’autres ventres vide. Encore une bonne raison de faire attention.
Finalement il fut assez près pour regarder. Cacher derrière un épais buisson il avait devant lui un petit groupe de raptores qui venaient d’abattre un gros iguanodon. Oh une telle quantité de viande allait lui permettre de dormir tranquillement ce soir, ce disait-il. Et chose plus intéressante, il y avait un autre carnivore sur la scène. Si ça avait été un géant comme un gros Allosaure il aurait vite rebroussé chemin mais là il avait à faire à un individu de sa race, qui devait être tout aussi affamé que lui vu qu’il essayait à lui seul de faire fuir les raptores. Visiblement cet autre cératosaur était en difficulté, surpassé par le nombre de paires de griffes. Autant lui prêter main forte. Il y avait après tout assez de viande pour au moins deux ou trois cérato.

De sa cachette il poussa un rugissement qui fut un peu amplifié par le vent qu’il avait dans son dos… Assez efficace les petits raptores cessaient leur avancé. Ils devaient se demander d’où pouvait venir les cris vu que ces derniers tournaient leurs têtes dans tous les sens. De sa cachette Hadès était invisible…
Finalement « Hadès l’invisible » sortit des buissons, toutes crocs dehors en envoyant quelques messages agressifs envers la meute de velocirapotres.

Les petits carnivores géraient bien la situation face à un cérato mais quand il y en a deux, c’est une autre histoire. Ainsi en toute confiance Hadès s’avança vers la carcasse, il ne tourna pas la tête pour voir ce que faisait l’autre théropode. Sans doute avançait-il avec lui, vu que les petits dinosaures à plume perdaient du terrain.

Au bout de quelques minutes, la meute finit par laisser tomber de peur que d’autre cératosaures arrivent encore en renfort. À cet instant Hadès avait une patte sur la carcasse et un bout de viande qu’il venait d’arracher dans sa gueule. Il l’avala et se retourna, l’autre cératosaurus était encore là. À présent il était assez près pour voir qu’il avait à faire à une femelle.

« J’arrive au bon moment n’est-ce pas… »

C’est tout ce qu’il trouva à dire pour débuter la conversation.

Alors que les vélociraptors devenaient de plus en plus menaçants, la cératosaure envisagea de battre en retraite ; elle n'avait de toute manière aucune chance d'avoir sa part d'iguanodon.
Un énorme rugissement venu de nulle part secoua le feuillage des arbres. Les vélociraptors firent un mouvement de panique mais restaient sur place, tournant la tête de tous côtés pour identifier l'animal. Un T-Rex ? Un Allosaure ? Némésis, elle, reconnaissait parfaitement ce type de voix.

Un autre Cératosaure.

Elle esquissa un sourire reptilien en voyant son congénère inconnu surgir de derrière les arbres, crocs en avant. Il était de la même taille qu'elle et semblait sûr de ce qu'il faisait. S'il avait été seul devant les petits carnivores, Némésis aurait parié qu'il n'aurait pas osé cet acte de bravoure-là.

A moins que... ce ne soit pour l'impressionner ?

Ce fut en tout cas très efficace, car les Vélociraptors finirent par partir vivement dans les profondeurs de la forêt ; et on n'entendit plus, à présent, que le bruit des pas du Cératosaure mâle qui approchait de la carcasse. Némésis fit de même. Elle ne dit rien, restait méfiante. Cet animal n'était pas de sa meute et pouvait être dangereux.

La prédatrice baissa le museau et arracha un lambeau de chair de la proie abattue quelques temps plus tôt. Elle releva la tête et avala, puis observa son congénère lorsqu'il murmura :

« J’arrive au bon moment n’est-ce pas… »

La Cératosaure ne répondit pas tout de suite, laissant un temps pour réfléchir. Puis elle sourit et, se penchant de nouveau vers la proie :

"Probablement."

L'odeur du sang se propagea dans la forêt, effrayant les uns, attirant les autres. Dans un autre recoin de la forêt, un T-Rex renifla cette senteur. Il gronda et suivit cette odeur, qui le mena sur les lieux du repas des deux Cératosaures.

Némésis sentit que quelque chose n'allait pas. Elle leva la tête de son déjeuner et remarqua deux yeux brillants dans l'obscurité de la forêt. Elle donna un léger coup de museau à son voisin de table et chuchota en désignant le nouveau venu du regard :

"Je crois qu'il y a quelque chose ici..."

Le T-Rex savait qu'il fallait user de force et de rapidité. Un cératosaure était petit et frêle, mais deux...
Il sortit tout à coup du couvert des arbres et lança un rugissement tellement puissant qu'il faillit perforer les tympans de Némésis, qui bondit en arrière, surprise.

Un beau succès. Mettre en fuite une bande de rapotor n’a rien de facile et dans certains cas, cela peut être assez dangereux. Mais bon, tout ce qui l’importait à présent était de plonger ses crocs dans la chaire de l’Iguanodon. Ça faisait tellement de temps qu’il n’avait pas eu un tel repas qu’il avait presque oublié le goût qu’a la viande fraîche. Sans se préoccuper de la femelle derrière lui, il se précipita d’arracher les morceaux du cadavres les plus nourrissants, il avait si faim qu’en quelques minutes il avait déjà avalé une bonne partie du ventre.
De quoi avait-il l’air ? D’un gros insecte sauvage est affamé ? Peut importe il fallait manger vite, l’odeur du sang allait sans doute attirer de plus gros prédateur.

L’autre cératosaure, tout en arrachant quelques lambeaux aussi, lâcha un « Probablement » en guise de réponse à ce qu’Hadès avait dit plus tôt. Le mâle leva les yeux, son interlocutrice ne semblait pas être de ceux qui se couchent souvent le ventre vide… D’ailleurs elle était bien plus grosse que lui. Raison de plus pour se méfier ; elle avait certainement assez de force pour lui demander de partir si sa présence l’importunait.
D’un autre côté, voir un membre de son espèce en aussi bonne forme lui redonnait espoir d’avoir enfin trouvé un bon territoire où s’établir. Le jeune mâle pensait avoir trouvé un endroit où le prédateur en tête de la chaine était un cératosaure.
Oui un raisonnement qui manque de … Logique. Mais bientôt son espoir allait être brisé. Quelque chose de plus gros et plus méchant qu’un cérato allait gâcher le repas.

Une odeur menaçante sortait des profondeurs des bois. Au fil des secondes, cette menace devenait de plus en plus préoccupante. Ce n’était pas les raptores de tout à l’heur, il aurait de toute façon reconnu leur odeur. C’était quelque chose que le jeune mal ne connaissait pas. Un cri menaçant confirma l’approche d’un grand prédateur. Le bruit fut si puissant qu’il mit en fuite un petit groupe d’Othnielia non loin de là. Les petits herbivores passaient à côté des deux cératosaures tout en ignorant leur présence. En temps normal jamais une aussi petite créature aurait osé approcher un prédateur de si près. D’ailleurs même Hadès n’avait jamais vu d’Othnielia vivant d’aussi près. Mais quel animal avait bien put faire ça ? Ce que le jeune mâle redoutait le plus, était un allosaure adulte mais là…cela avait l’air encore plus gros !

Sa voisine de table lui donna un léger coup de museau pour lui montrer de quel côté venait le danger. « Je crois qu’il y a quelque chose ici … » Elle lui montra son ancienne cachette, un gros buisson si épais qu’il pouvait cacher un sauropode. Mais même du feuillage dance on distinguait deux yeux pervers qui observaient les deux charognards. Sans trop réfléchir Hadès se mit à les fixer. Oh oui il avait peur de ce monstre qu’il ne connaissait pas encore… Finalement cet endroit était encore plus dangereux que le territoire de ses parents.

Finalement l’inconnu agacé sortit de sa cachette. Hadès pouvait enfin le contempler : un cors encore plus grand que celui d’un Allosaure, des dents qui devaient facilement faires la taille de la moitié ses bras si ce n’est plus. Le tyrannosaure avait un gros avantage face aux deux petits carnivores. Si il parvenait à planter ses crocs dans le corps d’un de ses adversaires, il tuerait sur le coup. Intimidé, Hadès fit un pas en arrière exactement comme son interlocutrice.

« On ferait mieux de…ne pas essayer de lutter. »

Ne pas lutter ne voulait pas dire détaler comme une proie. Non si fallait battre en retraite autant le faire dignement. Autrement dit, Hadès envoya un timide grognement vers le T-rex tout en reculant d’un pas. Lâcheté ou pas… Mieux valait être lâche et vivant que courageux mais mort.

Il lança discrètement à Némésis un « Non franchement, j’insiste il faut qu’on lui laisse la viande »

Le T-Rex s'avança à pas lourds vers les deux carnivores deux fois plus petits que lui. Il regardait tantôt le mâle, tantôt la femelle et tantôt la proie, la salive pendant sous son menton. Il gronda, claqua une fois des mâchoires et balança dangereusement sa gueule vers Némésis qui recula de quelques pas, impressionnée. Quand avait-elle vu un tyrannosaure la dernière fois ? Jamais d'aussi près, c'était certain. Il semblait avoir faim...

Le deuxième Cératosaure, celui qui venait de la tirer d'affaire face aux Vélociraptors, recula autant que Némésis. Elle jeta un coup d'œil vers lui, l'air de demander "qu'est-ce qu'on fait ? il va nous bouffer !"

« On ferait mieux de…ne pas essayer de lutter. » confia-t-il avec raison.

La femelle cérato hocha doucement la tête. Le T-Rex devait tourner un peu la tête pour les voir tous les deux, car ses yeux latéraux ne lui permettaient pas de voir exactement ce qu'il voulait.

Némésis arrêta de bouger. Elle était à une dizaine de pas du gros théropode. Le silence retomba sur la clairière, on n'entendait plus que les mouches voler autour du cadavre de l'Iguanodon. Rien ne se passa... jusqu'à ce qu'un petit herbivore imprudent ne coure derrière les Cératosaures en faisant craquer une branche. Le T-Rex hurla et fonça en avant, enjamba la proie et balança sa grosse tête vers les autres carnivores. Némésis battit en retraite. Comme l'avait si bien objecter l'autre mâle... Mieux valait ne pas insister.

Le T-Rex poursuivit les deux cératosaures pendant un petit moment. Némésis se sépara du théropode pour faire diversion, et ça fonctionna : le tyrannosaure finit par s'arrêter, et revenir en arrière pour finir l'Iguanodon.


La cérato ne stoppa sa course que près d'une source d'eau qui lui barrait la route. Elle vérifia longuement que son poursuivant n'était pas derrière elle, et se désaltéra abondamment dans l'eau. Son congénère avait disparu quelque part dans la forêt. Elle espéra en son for intérieur qu'il ne lui était rien arrivé de mal.

Elle partageait l’idée de fuite, enfin elle l’avait confirmé en hochant la tête juste après sa remarque. Au même instant le T.rex s’avançait vers eux, le gros carnivore avait la gueule grande ouverte et pousser quelques cris d’intimidation. De son côté Hadès augmenta la cadence de ses pas tout en tentant de temps en temps de faire hésiter le gros monstre en envoyant de petit rugissement de sa gueule barbouillé de sang. Evidement cela n’avait aucuns effets sur le géant qui était sur de sa victoire.

Finalement lorsque les deux cératosaures étaient assez loin de la proie, le T.rex pensant s’en être débarrassé, se retourna pour finir le cadavre. Pff quel gâchis quand on pense que s’ils n’avaient pas étés dérangés, ils auraient étés rassasiés pour une bonne semaine, plus ou moins. Ce n’était pas la première fois pour Hadès qu’un plus gros prédateur lui vole son repas, mais cette défaite là, avait un goût encore plus désagréable que les autres.
Parce que…

Parce qu’un petit herbivore aussi stupide qu’inutile venait de passer derrière les deux cératos, vu que la discrétion n’était pas son fort, il venait d’écraser une branche morte au sol. Le bruit du craquement avait dû déranger le T.rex, qui en tournant la tête, retrouva ses vieux amis les cératos. Oh il avait une de ces expression sur la face, du genre « Vous ! »

Le gros théropode chargea vers les deux petits carnivores. Sans trop se préoccuper de sa congénère, Hadès s’enfonça dans le bois. Il était grand temps de se séparer pour mieux prendre la fuite. De son côté, dépassé par l’agilité de ses adversaires, le Tyrannosaure retourna sur ses pas, et abandonna la course. Au moins sur se plan là, ce n’était pas le plus gros qui avait gagné.

A cet instant, Hadès se retrouva seul, ne sachant pas trop où il se trouvait, il décida de marcher le plus discrètement possible, droit devant lui. Cette histoire avec la T.rex avait rendu le jeune mâle encore plus méfiant et plus alerte que tout à l’heur.

Il marcha un court instant à l’abri de l’épais feuillage des plantes. À chaque trois pas il huma l’air ambiant pour vérifier qu’il n’était pas suivit ou pire encore qu’il se trouvait dans le territoire de chasse d’un autre de ces monstres. Il aboutit à une source d’eau. Il n’aurait peut être pas osé en boire s’il n’avait pas vu sa congénère à ce même endroit entrain de se désaltérer.

Il s’approcha calmement de l’eau et y plongea le bout de son museau. Il calma rapidement sa soif en avalant ce liquide et en agitant les côtes pour bien le faire glisser dans son corps.

« C’était quoi ce monstre ? De là d’où je viens les seules choses qu’on doit craindre sont les Allosaures. Oh avant que j’oubli, je m’appel Hadès… »

Il venait de parler calmement. Autant installer tout de suite la confiance autour de lui, car visiblement se retrouver seul ici n’était pas une si bonne idée.

Alors que Némésis pataugeait dans l'eau de la source, un bruit de pas se fit entendre, et retourna prestement la tête, sur ses gardes, craignant une nouvelle attaque du T-Rex ou d'un autre prédateur plus gros qu'elle.
Elle put souffler, car ce n'était autre que son compagnon de chasse, le cératosaure mâle. Celui-ci s'approcha, se pencha et avala quelques gorgées d'eau. Son attitude était étonnamment calme, il essayait sans doute de déstresser après la courte course-poursuite qui avait eu lieu quelques instants plus tôt.

Némésis fit quelques pas vers le mâle. Étaient-ils en sécurité ? pas sûr. Mais qu'importe, on est en sécurité nulle part, de nos jours.
Comme l'endroit semblait plutôt tranquille, malgré les quelques hadrosaures qui paissaient plus loin, vers le lac ; les cératosaures choisirent de faire causette.

« C’était quoi ce monstre ? De là d’où je viens les seules choses qu’on doit craindre sont les Allosaures. Oh avant que j’oublie, je m’appelle Hadès… »

Hadès. Joli comme petit nom. La cératosaure hocha doucement la tête, puis répondit :

"Moi, c'est Némésis. Je suis de la meute des Griffes de Bronze, envoyée en reconnaissance dans cet endroit peu visité. D'où viens-tu donc, pour ne pas connaître les Tyrannosaures ?"

Elle le regarda quelques instants, puis regarda dans la direction du lac. Des herbivores et des carnivores s'y rafraichissent, ce qui ne rendait pas l'endroit très sûr.

Les lacs ne sont qu’un piège grotesque. Quand la température monte il faut constamment faire attention à où on met les pieds, pour éviter de s’enliser dans la vase, mais généralement c’est aussi le meilleure endroit pour quelqu’un qui désir finir dans le ventre d’un prédateur. Les deux Cératosaures le savaient très bien, surtout Hadès qui lui avait apprit l’art de l’embuscade sur ce genre de terrain. Mais aujourd’hui, c’était lui qui risquait sa vie.

Sinon la jeune femelle répondit en se présentant à son tour. Cela fut direct, sorti d’un trait, comme un soldat qui récitait son ordre de mission, d’ailleurs ce n’était pas loin de ça. D’après ce que Némésis disait, elle était envoyait par sa meute pour explorer cet endroit. Quand il su cela Hadès hocha lentement la tête. Un petit message du corps qui voulait dire qu’il pensait qu’elle était une habituée des lieux et qu’ils étaient doublement dans la merde…Ou quelque chose de ce genre.

M’enfin il y avait aussi le fait qu’il avait devant lui quelqu’un qui appartenait à une meute. Cela voulait dire ; deuxième erreur d’analyse pour Hadès qui aurait aussi juré qu’elle était solitaire comme lui, mais bon il répondit à l’instant :

« Ah … Némésis. Original comme nom. Je n’aurais jamais put m’imaginer qu’une…… prédatrice, de ton genre vit en communauté. Enfin peut importe, je présume que le rapport sera du genre « endroit à éviter à tout prix ». »

Il regarda autour de lui, de l’épaisse végétation qui entourait le point d’eau, pouvait surgir n’importe quel prédateur, surtout que la présence des herbivores autour n’arrangeait rien…

« Que les temps sont durs… Pauvre petite créature que nous sommes, condamné à la vie en communauté »

Un petit mélange d’ironie et…d’humour ? Au moins ça pouvait aider à oublier cette violente attaque. Ah mais pas trop quand même.

Le jeune mâle reprit la parole en indiquant du bout du museau la végétation qui entourait le point d’eau.

« Bon, on ferait mieux de bouger. Si j’ai échappé au monstre ce n’est pas pour me faire agresser par le prochain qui sortira des buissons »

Il fit trois pas en avant puis s’arrêta net. Hadès avait négligé un petit détaille :

« Oh mais que suis-je bête… Où que je vais comme ça ? Si on t’a envoyé comme éclaireur, c’est que tu connais le chemin pour sortir de cet…endroit »

Il tenta le tout pour le tout. Il savait qu’il ne pouvait peut-être pas comptait sur cette personne pour l’aider à se débrouiller dans cet forêt de géant, mais autant essayer. Et d’un autre côté, le fait de savoir qu’il y avait d’autre de son espèce dans les environs le rassurait un peu. Il l’avait dit lui même ; les petits prédateurs sont condamnés à vivre en groupe.
Oh il n’allait pas non plus regretter d’avoir quitter sa famille…Enfin si un peu.

Némésis écoutait distraitement les dires de son congénère. Les proies qui s'abreuvaient au lac avaient de quoi mettre l'eau à la bouche, mais il suffisait de se dire que d'autres prédateurs plus gros avaient la même idée pour que cette dernière partît illico...
A un certain moment, Hadès souffla :

« Que les temps sont durs… Pauvres petites créatures que nous sommes, condamnées à la vie en communauté. »

La femelle tourna le museau vers lui, un peu indignée. Alors comme ça, il voulait critiquer la vie en meute ? Comme il parlait sur un ton ironique, elle se décida à lui répondre de la sorte :

"Oui ; et savais-tu pourquoi il y a de plus en plus de meutes à notre époque ?"

Elle fit un pas vers lui et le poussa doucement du museau.

"Parce que les solitaires, eux, ne survivent pas."

Sur ce elle s'éloigna de quelques mètres, pour le laisser méditer.
Après quelques instants, Hadès proposa de sortir de cet endroit, qui était, Némésis le convenait, plus que dangereux. On avait beau être un prédateur soi-même, se retrouver ne serait-ce qu'un moment en présence de proies nous catégorisait nous-mêmes comme des proies... si on nous trouvait. Et si le "on" était un T-Rex ou un Allosaure affamé.

La femelle cératosaure se tourna de nouveau vers son congénère, qui avait commencé à quitter les lieux, mais il s'arrêta assez vite pour dire :

« Oh mais que suis-je bête… Où que je vais comme ça ? Si on t’a envoyé comme éclaireur, c’est que tu connais le chemin pour sortir de cet…endroit. »

Némésis l'observa quelques secondes, puis s'approcha de lui.

"Effectivement. Mais je ne sais pas si ça te chanterait vraiment que je t'accompagne droit vers le territoire des gens de ma meute. Il leur est déjà arrivé de massacrer une grande femelle Cératosaure qui portait des œufs dans son abdomen, et qui s'était malencontreusement aventurée un peu trop loin de chez elle."

Némésis le fit réfléchir quelques instants, puis lança :

"Quoiqu'il en soit, en route ; si nous voulons éviter un maximum d'obstacles, la seule sortie est par ici."

Elle commença à se diriger vers l'ouest, vers les collines.

« Parce que les solitaires ne survivent pas »
Cette phrase aurait peut-être due le faire taire, le mettre en garde ou encore l’énerver, mais certainement pas l’amuser. Etrange en effet ; à ça Hadès laissa apparaître une expression amusée sur sa face, il aurait aimé répondre instantanément mais il préféra garder sa petite réplique pour plus tard. Il ne faut jamais abuser des bonnes choses n’est-ce pas ?

Pour l’heur, elle avait raison, peut de solitaire pour ne pas dire aucuns n’avaient réussi à vivre seul. Autant tenter quelque chose avec la meute de cette madame Némésis et puis dans cette histoire il n’avait rien à perdre (si on oubli la vie), enfin passons quelques détailles.

Finalement après avoir observé un bref instant les proies qui s’abreuvaient au même moment, Némésis s’approcha une nouvelle fois d’Hadès ; elle lui apprit que sa meute n’était pas du genre à accepter le premier venu et qu’en plus, ils ne s’interdisaient pas de tuer un être de la même espèce. Que cherchait-elle à faire ? Une simple mise en garde ou une façon indirecte de lui faire comprendre que la confiance ne s’achète pas en faisant fuir un groupe de raptores. Autant dire que ce n’était pas gagné mais dans un endroit comme celui-ci Hadès n’avait pas le choix, la protection qu’offre la vie en groupe lui était indispensable pour ne pas dire vitale.

- Ah je vois, heureusement que je ne suis pas une femelle… Et que je ne porte aucuns œuf dans mon abdomen…Enfin je crois je n’ai jamais vérifié.

Ironie ou plaisanterie innocente, chez Hadès il n’y avait qu’un pas à faire pour passer de l’un à l’autre. Entre temps elle venait d’indiquer un chemin à prendre. Visiblement cette direction allait les conduire à la lisière des bois. Dit comme ça, cela paraissait être une bonne idée surtout que les chances de retomber sur un super prédateur étaient minces.
Entre temps les herbivores autours du point d’eau commençaient à s’agiter, quelques hadrosaures poussaient des cris typique d’un animal effrayer, d’autres ayant une meilleur maîtrise de soi, balancer la tête de tous les sens sans doute pour essayer de localiser l’endroit précis de la menace. Ce qui était sûr malheureusement, était le fait que ce n’était pas les deux cératosaures qui provoquaient tout cela.

Hadès tenta d’y voir clair lui aussi en humant l’air pour déceler quelques odeurs qui pourraient trahirent la présence de la menace mais l’odora du jeune mâle était trop perturber avec toute cette agitation pour pouvoir identifier quoi que ce soit.

Un gros prédateur était tapi quelques part. « On ferait mieux de ne pas bouger. Oh ça va te paraître stupide mais je préfère savoir la raison de cette soudaine agitation avant de me lancer dans quoi que ce soit. Si un prédateur est en chasse il est certain qu’il choisira une proie plus facile à tuer que … nous. Oui de quoi avons-nous peur, si j’étais un Allosaure je m’attaquerais à un gros hadrosaure plutôt qu’à un autre carnivore. »

Il parlait à basse voix et n’était pas sûr que sa partenaire l’avait écouté. Il avait le regard braqué sur le petit troupeau d’herbivore. La curiosité ? L’envie de voir du sang jaillir ou l’inconscience, peut importe, Hadès était presque comme fasciné par ce qui allait arriver. Cela devait être la faute de la faim qui revenait, les quelques bouts de viande arracher à l’iguanodon venaient donc d’être oublié.

(Encore désolé pour le retard, j'ai eu un petit empêchement qui m'a coupé d'internet ><)

Némésis n'avait pas fait quelques mètres qu'elle s'immobilisa en voyant son compagnon s'arrêter pour une raison mystérieuse, regardant vers les herbivores. La cératosaure le rejoignit en trois pas et jeta un œil à son tour. Elle remarqua tout de suite que quelque chose n'allait pas. Les hadrosaures étaient effrayés, à en croire leurs mouvements nerveux.

Hadès leva le museau pour humer l'air environnant. La femelle, elle, écoutait attentivement les sons qui provenaient des fourrés et des arbres, les yeux alertes ; elle tourna autour d'elle-même mais ne vit rien...

Le cératosaure marmonna quelque chose, dans lequel Némésis comprit qu'il ne valait mieux ne pas bouger. Elle était d'accord pour ne pas attirer l'attention du carnivore qui était probablement la source de la menace. D'ailleurs, s'agiter dans tous les sens sont les mouvements typiques des proies. Alors on gagnait mieux à ne pas remuer.
Les deux cératosaures étaient à présent immobiles, à l'affût des bruits et odeurs qui trahiraient la présence d'un autre carnivore. L'agitation des végétariens n'aidaient pas à la démarche.

Soudain, quelque chose remua dans buisson. Une demi-seconde après, deux cératosaures en surgirent, gueules entrouvertes. Les herbivores commencèrent à prendre la fuite, mais l'un d'eux était en retard. Les carnivores se ruèrent sur lui. Un autre cératosaure bondit d'un fourré à l'opposé et s'abattit sur la proie qui tentait de s'échapper.


Némésis regarda avec fascination la scène se dérouler sous ses yeux. Apparemment, Hadès et elle n'étaient pas les seuls de leur espèce à cet endroit-là. Elle jeta un œil à son compagnon, le regard interrogateur.

"D'ici, je ne sais pas les reconnaître ; mais accepterais-tu que l'on tente une approche, pour vérifier s'il font ou non partie de ma meute ?"

Attendre l’attaque, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, ensuite alors, ils pouvaient partir. Bien qu’il ne s’exprimait pas clairement, Nemesis comprit le message d’Hadès, tout deux restèrent sans bouger, le museau pointant les quelques Hadrosaures perdus dans la panique.

À côté des herbivores, les buissons commençaient à remuer, cela donnait au moins un bref aperçu de la menace, visiblement il n’y avait pas qu’un prédateur mais, un petit groupe qui venait de tendre un piège aux gros reptiles qui s’abreuvaient. Au moins la bonne nouvelle était que la cible n’était pas les deux cératosaures, par contre ceux-ci était trop loin pour identifier clairement la menace.

Quelques secondes plus tard, des touffes de verdure, deux carnivores de taille moyenne en surgirent. Pas d’erreur possible avec cette hauteur et ces cornes sur la tête, il s’agissait d’un autre couple de cératoraure, bonne nouvelle finalement … Non, attendez une minute, cela pouvait dire aussi deux choses ; le coin était habité et la venue d’autres individus comme la meute de Nemesis, allait très certainement provoquer une nouvelle guerre mondiale, ou encore ces deux autres appartenaient à une autre meute qui se chercher un nouveau terrain de chasse, m’enfin ils pouvaient tout aussi bien être de la même famille que Nemesis. A ce sujet, alors que le mâle était perdu dans ses pensé, elle lâcha

- D'ici, je ne sais pas les reconnaître ; mais accepterais-tu que l'on tente une approche, pour vérifier s'il font ou non partie de ma meute ?

- Oui mais soyons prudent, si c’est des locaux je ne pense pas qu’on sera les bien venu.

Minutieusement la paire de prédateur s’approchait de ceux qui venaient de mettre à terre un puisant Hadrosaure. Encore tiraillé par la faim Hadès n’avait qu’une seule envie, se jeter sur le tas de viande avant que les autres terminent les meilleurs morceaux. Mais bon, il vaut mieux avoir le ventre vide que l’avoir déchiré par des coups de crocs.

Alors qu’ils contournaient le point d’eau les deux autres cératos les épiaient du regard à tour de rôle. Tout d’abord ils tentaient d’ignorer mais comme Hadès et Nemesis se rapprochaient, l’un deux leva la tête et fit un pas en avant sans rien faire de plus ; une mise en garde ou une menace claire, difficile de faire la différence, Hadès en profita pour glisser à Nemesis « Si tu les connaît, c’est le moment de dire bonjour non ? »

Les trois prédateurs avaient achevé leur victime et commençaient déjà à la dévorer goulûment. Hadès et Némésis, prudents, entamèrent une approche, essayant de ne pas avoir l'air méchants ; mais dans un monde de dinosaures, la méchanceté existe partout.
L'un des trois cératosaures leva le museau à l'approche du couple d'inconnus. Il fit de légers mouvements de têtes pour exprimer sa méfiance, et voyant qu'ils s'approchaient toujours, il mit une patte sur sa proie pour affirmer sa supériorité et une idée claire qu'il ne voulait pas partager.

Lorsque les deux autres compagnons du chasseur commencèrent eux aussi à montrer les crocs, Némésis et son compagnon s'arrêtèrent d'avancer, préférant ne pas se montrer provocateurs. Ces trois-là auraient vite fait de les mettre en pièces, et ce n'était pas vraiment ce qu'ils étaient venus chercher.
Ce fut là qu'Hadès murmura à la chasseresse que si elle les connaissait, il était l'heure de dire bonjour.

Némésis observa attentivement les trois Cératosaures. Leurs signes particuliers ne lui disaient rien du tout. Ils n'étaient sûrement pas de sa meute. Les choses pouvaient se compliquer.
Comme elle hésitait à prendre la parole, ce fut l'un de leurs congénères qui commença à parler.

"Peut-être que vous pourriez attraper votre propre proie avec vos propres efforts et votre propre sang, au lieu de nous quémander notre repas ?"

Ses deux compagnons, les mâchoires ensanglantées, approuvèrent par un hochement de tête. Némésis se tourna discrètement vers son congénère, l'oeil désappointé.

Les trois prédateurs ne faisaient pas parti de la meute de Némésis, dommage mais bon d’un autre côté cela aurait été trop simple pour un monde où la cruauté dicte sa loi. Ainsi le couple de chasseur s’était arrêté à quelques mètres des trois cératosaures, bien qu’étant de la même espèce ceux-ci montrèrent leurs crocs ensanglanté en guise de menace, le tout bien sur accompagné de quelques rugissement histoire de bien paraître dangereux. En temps normal Hadès n’aurait même pas osé se rapprocher d’aussi près, le jeune mâle avait beau manquer d’expérience, il n’était pas stupide pour autant. Mais aujourd’hui dans un monde où la majorité des prédateurs font au moins quatre fois ta taille et ton poids, le cératosaure se devait au moins de tenter quelque chose.

Finalement l’un des trois inconnus prit la parole, bien sur ce n’était pas pour formuler une quelconque invitation, tout le contraire d’ailleurs :

"Peut-être que vous pourriez attraper votre propre proie avec vos propres efforts et votre propre sang, au lieu de nous quémander notre repas ?"

De plus ce dernier était appuyé par ses deux congénères. Némésis se tourna alors vers Hadès, elle lui jetait un regard déçu, elle semblait vouloir lui faire comprendre qu’il valait mieux ne pas insister. Elle n’avait pas tord mais la faim poussa le jeune chasseur à faire un pas en avant, en gardant la gueule bien fermé pour ne pas provoquer le groupe en face de lui.

Le prenant sans doute pour une menace, le premier carnivore fit un pas en avant, suivit des deux autres, il s’agissait d’une paire de mâle adulte faisant le double du poids et de la taille d’Hadès ; l’un d’eux prit la parole : «Tu veux vraiment qu’on te mettent en pièce minus !? »

Le troisième membre était une femelle du même gabarit que Némésis, visiblement c’était elle qui dirigeait le groupe car cette dernière d’un geste du museau fit signe à ses partenaires de se calmer. Hadès entre temps intimidé par ses rivaux, marchait à reculons jusqu’à rejoindre sa partenaire. Le pauvre ne c’était jamais trouvé dans une pareille situation ; il avait certes déjà eu à fuir devant de plus grand prédateur comme les Allosaures mais jamais devant un membre de son espèce. Il se sentait un peu humilié, il s’était mis tout seul dans une impasse. Si il ouvrait la gueule pour ne pas perdre la face il finirait comme l’animal qui sert de nourriture à ces monstres, il ne pouvait que baisser la tête pour ne pas envenimer les choses…C’était son honneur aujourd’hui qui en prenait un coup. Quand a Némésis dans tout ça, il se tourna vers elle pour lui dire à basse voix ce qu’elle savait déjà : qu’il fallait partir.

Alors les deux carnivores rebroussèrent chemin pour finir par s’arrêter à une assez bonne distance des deux mâles et de la femelle qui ne faisant plus attention à eux, se remirent à déchiqueter leur proie.
Tout en soupirant Hadès prononça ces paroles à sa compagne: «…excuse moi j’ai vraiment était nul sur ce coup »

Mais étant trop préoccupé par ce qui venait de se passer Hadès n’avait pas fait attention au fait que les herbivore n’étaient pas revenus après l’attaque. Généralement ceux-ci revenaient vite sachant qu’ils ne risquaient plus rien mais là quelque chose les tenait à l'écart, ce n’était certainement pas les deux cératosaures qui en plus d’être à découvert, ne paraissaient pas vraiment menaçant…

La cime des arbres aux alentours se mit soudainement à bouger, puis des pas lourds firent trembler le sol; un troupeau de grand sauropode attiré par l'eau, était en route

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